Kimberly Drewniok, la première recrue

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Le profil d’Ivana Vanjak a tellement plu à François Salvagni et aux dirigeants mulhousiens que ces derniers ont fait signer l’autre grand espoir de la « Mannschaft », Kimberly Drewniok, qui a évolué cette dernière saison à Scandicci en Italie.

Un sport, une ville, un territoire

Cheveux bouclés, teint coloré, taches de rousseur sur le visage, Kimberly Drewniok n’a pas le look germanique. Si ce n’est un solide bagage physique (1,88m) et une force de frappe indéniable, qui a fait ses preuves cette dernière saison dans le championnat Italien, au service de la prestigieuse formation de Savino Del Bene Scandicci. « Je suis née en Allemagne, à Balve, – le 11 août 1997 – d’une mère allemande et d’un père togolais, explique Kimberly Drewniok. C’est d’ailleurs-là, en Allemagne, que j’ai grandi ». Grandi, n’est pas peu dire et à bonne école puisqu’après ses gammes au VC Olympia Berlin, elle est passée pro à 18 ans au SC Potsdam(de 2015 à 2017) avant de rejoindre le VC Wiesbaden (2017/2018) puis le Schweriner SC avec lequel elle a remporté la Coupe d’Allemagne en 2019, trois Supercoupe (2018, 2019, 2020), un trophée de vice-champion d’Allemagne en 2019 et, la distinction de MVP de la Supercoupe 2018. Autant dire que la carte de visite était suffisamment remplie pour frapper à la porte du championnat italien à l’issue du championnat 2020,avorté en raison du Covid, que Schwerin avait dominé.

Doublure de Magdalena Stysiak

Le problème en Italie c’est que pour espérer gagner quelque chose, il faut venir à bout de la meilleure équipe au monde ou jouer à Conegliano, le récent vainqueur de la Ligue des Champions. Kimberly Drewniok, qui a été la doublure de la Polonaise Magdalena Stysiak à Scandicci, est bien placée pour en témoigner. Trois fois, elle s’est heurtée au géant italienpour prendre la porte de sortie. « Aux play-offs, on élimine Firenze en quarts et on tombe contre Conegliano en demi-finale. Fin de l’histoire… raconte Kimberly. En Supercoupe, on bat Monza en quart et on tombe encore face à Coneglianoen demi. Et, même en Champions League, nous sommes éliminés en quarts de finale (2-3) par Conegliano ». Pour s’être frotter aux meilleurs, la nouvelle attaquante de pointe mulhousienne, qui aura la lourde tâche de faire oublier Laetitia Moma Bassoko, partante pour rejoindre Séoul le champion de Corée, constitue un réel renfort dotée d’une marge de progression certaine.

« De Mulhouse, je connais surtout le palmarès, confie Kimberly Drewniok. C’est une équipe qui, cette saison, a tout gagné en France et qui a souvent été en finale par le passé. J’en ai discuté beaucoup avec Ivana Vanjak, que je côtoie en sélection nationale, et avec Tessa Polder avec qui j’ai joué à Schwerin. J’ai hâte de découvrir Mulhouse et son entraîneur dont on m’a dit le plus grand bien ». Mais avant de rejoindre le Palais mulhousien, Kimberly Drewniok portera d’abord le maillot de la sélection allemande à la Ligue des Nations (du 25 mai au 20 juin à Rimini en Italie) et aux championnats d’Europe qui se disputeront du 23 août au 8 septembre en Bulgarie, Croatie, Roumanie et Serbie.

Détermination et combativité pour atouts

« Comme vous pouvez vous l’imaginer, après une saison historique et très excitante, il est très difficile de se séparerd’une joueuse qui a contribué à la victoire, confie le coach François Salvagni. Mais cela fait partie du jeu. De ce fait, nous sommes contraints à procéder à quelques changements pour constituer la nouvelle équipe pour la saison prochaine. Nous voulons tous bâtir une équipe plus forte, mais seul le verdictdira si nous avons fait le bon choix. L’équipe de la saison prochaine aura des profils différents par rapport à la dernièremais avec, toujours, le travail acharné comme dénominateur commun. C’est la volonté de travailler dur qui est la caractéristique la plus importante que nous recherchons chez les joueuses recrutées. Kimberly Drewniock est une fille qui présente ces caractéristiques. Je la suis depuis la saison dernière… Elle est encore jeune mais elle a déjà beaucoup d’expérience après avoir joué six saisons en Allemagne et de nombreux matches en Ligue des champions. Elle est gauchère, joue un volley moderne… Elle est très forte en balle rapide et capable d’être très puissante pour attaquer la “balle haute” et servir smashé. Le point fort qui la caractérise le mieux est la détermination et la combativité… Un détail indispensable pour pouvoir jouer à l’ASPTTM ! Lors de sa dernière saison, en Italie, Kim a eu l’opportunité de travailler physiquement et techniquement avec l’un des meilleurs entraîneurs du monde –Massimo Barbolini -. En collaboration avec la sélectionnationale allemande, nous allons poursuivre ce travail qui sera très important pour son évolution. Kimberly, dans son poste, est l’un des jeunes talents les plus prometteurs sur la scène européenne et je suis très fier qu’elle ait choisi Mulhouse pour encore progresser ».

Article signé Christian Entz